Historique du quartier
et du Château de Montchat

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Un lieu, une histoire

Photographie du Château de Montchat en 1756

La Lugdunum romaine dédaignait la plaine à l’Est du Rhône, car très basse. Elle était couverte d’îles et de marécages, trop souvent sujette à de terribles inondations. De plus, elle était traversée par de multiples bras d’un ruisseau appelé, depuis, la Rize.

On ne retrouve de traces de vie romaine que sur un promontoire, à l’abri des inondations et du cours du fleuve, nommé VILLA-URBANA, soit les « maisons en dehors de la ville », qui donnera naissance au nom de VILLEURBANNE. (Ce promontoire est actuellement le quartier de Cusset)

Au Sud de VILLA-URBANA et au Sud-Est de LUGDUNUM se forme alors un bourg du nom de CHAUSSAGNE.

C’est sur les documents d’une enquête de 1479 d’un commissaire du Roi Louis XI, que nous trouvons mentionné le nom de « Montchal », comme lieu-dit du village de Chaussagne.

Le premier propriétaire connu du domaine de Montchal est : noble Pierre PROST. Ces héritiers le vendirent le 20 novembre 1534 à noble Jehan CATHERIN, concierge des prisons royales à Lyon et qui fit construire le Château en remplacement d’un bâtiment existant.

Un texte historique nous précise que : « La résidence que fit construire noble Jehan Catherin est une maison forte, avec tour, tourelles et colombiers.
Un parc, avec de beaux marronniers entourait le Château, où l’on parvenait par de larges avenues de tilleuls. L’habitation comprenait plusieurs pièces de maître. Il s’y ajoutait de nombreuses dépendances pour loger les gens travaillant sur le domaine, le matériel agricole et les récoltes. Une belle chapelle était située en dehors et à droite, des bâtiments. Au cours des années, la chapelle fut détériorée et remplacée par un oratoire dans le Château même. »

Un historien, Monsieur Jacquemont, résume également quelques anecdotes :

« Revenant d’Italie, la Reine Christine de Suède traversa la France et s’arrêta une première fois à Lyon le 14 août 1656 où elle séjourna quelques jours. À la tombée du jour, elle parvint au faubourg de la Guillotière. Elle était accompagnée de l’Archevêque, des Ducs de Guise et de Lesdiguières, de quantité de noblesse du Dauphiné et escortée de plus de 1500 bourgeois superbement vêtus et montés. À 9 heures du soir la royale visiteuse faisait son entrée à Lyon. À la lueur des flambeaux, le prévôt des marchands Guignard s’avança et, après les révérences d’usage, commença un discours. La Reine l’arrêta d’un geste :

« Messieurs, je suis lasse, je vous prie, à demain les harangues » et elle dit à son cocher de passer outre.

Le lendemain, elle demanda que les corps constitués lui parlent genou en terre. Ceux-ci s’excusèrent disant ne le faire que pour leur Roi. Par la suite, tout se passa bien et le 23 août, elle reprit la route pour Paris. Revenant une deuxième fois d’Italie, elle traversa de nouveau la France et arriva à Lyon le 9 août 1657. Elle fut reçue par Sieur François Basset, ancien échevin, dans son domaine de Montchal.

Le domaine souffrit-il du séjour de la Cour de la Reine ? …

Toujours est-il que François Basset adressa une requête au consulat qui lui accorda une indemnité pour le dédommager « de ce qu’il a souffert en sa maison de Montchal, tant en ses vignes que pour le dépérissement de quelques meubles ». La Reine quitta Lyon le 28 août.
Son troisième et dernier passage, de courte durée, fut à peine remarqué. »

Portrait de la Reine Christine de Suède

Le 27 octobre 1858 Jean-Louis François RICHARD-VITTON, propriétaire du domaine, devenu Montchat par erreur de transcription, donnait à la ville de Lyon la surface nécessaire à la création de rues et de places. Il réservait également un lot supplémentaire pour la création d’une église, d’écoles et d’une salle d’asile. En contrepartie les rues et places porteraient les prénoms et noms des membres de sa famille, ce qui subsiste encore aujourd’hui.

La création du quartier fut réalisée à un moment opportun. En effet l’inondation de 1856 venait de dévaster les terrains de la rive gauche du Rhône. Montchat à l’abri des inondations présentait une sécurité appréciée.

De plus par la même lettre, il offrit à la ville un lot de la surface nécessaire à la création des remises et écuries pour une ligne d’omnibus.

Au XIXème la famille RICHARD-VITTON décide de faire restaurer son Château et fait appel à un célèbre architecte Viollet-le-Duc. Celui-ci avait comme principe que : « restaurer, c’est rétablir dans un état complet, qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ». Il décapita la tour de sa poivrière pour la remplacer par des créneaux d’apparence féodale.

Au début du XXème siècle, la famille RICHARD-VITTON, après avoir vendu toutes les terres du domaine, se sépare du Château, qui devient la propriété de la famille BERNARD.

En 1993, il est transformé en espaces de réunions et de réceptions.

Photographie du Château de Montchat en 1756 LE-CHATEAU-DE-MONTCHAT-LOCATION-SALLE-COMPARAISON

Visite virtuelle du Château de Montchat

 

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